Les machines de Mr Walter

1949 : Machina Speculatrix

La machine possède une petite lampe sur sa tête. Elle parcourt la pièce jusqu’à s’immobiliser devant un miroir. Là, elle se regarde et commence une tentative de communication, en faisant clignoter la lampe.

L’expérience ainsi décrite a-t-elle eu lieu récemment, dans un laboratoire hi-tech, menée par quelques ingénieurs férus d’électronique et d’informatique ?

Pas le moins du monde : c’est au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1949, que William Grey Walter conçu ces premières machines capables d’une adaptation comportementale.

Ni électronicien, ni mathématicien, Walter était un brillant neurophysiologiste américain.

Né dans le Missouri en 1910, Walter a fait ses études en Grande-Bretagne. Il crée dans les années 30 un des premiers encéphalogrammes, lui permettant de faire une série de découvertes sur les ondes cérébrales. La seconde guerre mondiale l’oblige à interrompre ses travaux pour travailler sur la détection radar et le guidage des bombes.

Après guerre, Walter persévère dans sa compréhension du fonctionnement du cerveau. Ses compétences techniques l’amènent à concevoir un modèle physique de réseau de neurones sur un support mobile : un des premiers robots pourvu d’un cerveau apparaît. Evidemment, la technologie des années 40 ne permet pas une miniaturisation importante, et le robot n’a que deux « neurones ».


Néanmoins, cela permet au chercheur de démontrer son hypothèse : un (très) faible nombre de neurones permet de simuler des « comportements » complexes.

L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°10 du 1er juillet 2011.

Je tiens à remercier particulièrement M. Reuben Hoggett, qui m’a fournie les photos de cet article, et qui conserve avec talent la mémoire de ces vieux robots sur son site : cyberneticzoo.com.

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