Les robots passent l’aspirateur. Ils tondent votre pelouse ou nettoient votre piscine. Mais, avouons-le, leurs facultés cognitives évoluent encore lentement.
C’est à ce travail que se sont attelés les enseignants chercheurs de la plate forme de robotique et de simulation numérique de l’université Paris 5 – René Descartes.
Le second pari qu’ils aient à relever, en tant qu’enseignants, est de transmettre la passion de l’informatique et de la robotique à leurs élèves.
Située au cœur du quartier latin, rue des Saints Pères, l’université Paris 5 est, depuis sa création en 1971, une des facultés de médecine de Paris. Le répertoire de disciplines s’étant étendu au fil des ans, elle est devenu, pour la robotique, un lieu de recherches innovantes. L’un des exemples les plus emblématiques en est le projet SimMan. Il s’agit d’un projet de simulation d’actes médicaux sur mannequin qui a débuté voici un an, au sein du laboratoire iLUMENS (Laboratoire Universitaire Médical d’Enseignement basé sur les technologies Numériques et de Simulation).
Un des problèmes récurrent des études de médecine, consiste, par définition, en la rareté des maladies… rares. Le département de robotique aide donc les étudiants en médecine, en développant des mannequins… malades.
Ceux-ci représentent des nourrissons, des enfants, des adultes, des femmes enceintes et permettent aux étudiants en médecine de s’entraîner par la simulation. Le carabin peut surveiller l’électrocardiogramme du robot, sa température, dilater sa rétine, contrôler les effets de sa mise sous perfusion, ou de l’injection de médicament par piqûre, …
Il peut aussi s’entraîner aux secours d’urgence, discipline difficilement planifiable lors des cours classiques. Nous, tous patients potentiels, préférerons savoir que nos docteurs auront eu l’occasion de pratiquer régulièrement des massages cardiaques sur des simulateurs lors de leurs études. La médecine retrouve là la problématique que l’aviation avait eu à résoudre pour éviter que soient pris au dépourvu les pilotes, lors de circonstances atmosphériques exceptionnelles. La médecine utilise alors la même solution : la simulation, pour entraîner les étudiants à la gestion des situations rares.
Le but du laboratoire iLUMENS est d’augmenter la ressemblance du robot avec un patient humain. La prochaine étape sera de doter le mannequin de la « parole » : gémissements, petits « cris » de douleurs, toutes indications utiles pour guider le soignant.
L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°10 du 1er juillet 2011.