Des nouvelles de nos peurs
Une équipe de l’université de Californie, menée par Ayse Pinar Saygin a étudié nos réactions négatives, nos angoisses face aux robots humanoïdes ayant de très fortes ressemblances avec leurs concepteurs humains.
Grâce à des expériences d’IRMf (Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle), les chercheurs ont pu montrer que notre angoisse augmente face à un robot à figure humaine, ce qui n’est pas le cas avec les autres robots. Pour cela, des volontaires ont visionné des petit films, dans lesquels un humain puis un robot, réalisaient une même action.
Le cerveau semble tenter de raccrocher ce qu’il voit (un robot humanoïde) à son expérience habituelle (un homme OU un objet), sans y parvenir. De là naîtrait le sentiment d’angoisse. Sentiment absent quand le robot n’a pas de caractères physiques humains, à l’image de Wall-E.
Nous n’avons donc pas peur des robots humanoïdes du fait de leur ressemblance en elle-même mais parce qu’à nos yeux, leur comportement ne correspond pas à nos attentes. Mais celles-ci pourraient évoluer à force de les côtoyer.
Mirai SANZO : bienvenue à la maison
La société japonaise Sanyo Home, spécialisée dans la construction immobilière, vient de sortir son dernier robot domestique : Mirai SANZO.
Celui-ci ne tondra pas votre pelouse, et ne nettoiera pas la piscine. Mais il se connectera aisément à tous vos appareils domestiques, au sens large : alarme, ordinateur, climatiseur, et … à vos panneaux solaires !
Car Mirai est là pour vous aider à gérer les dépenses d’énergie de votre maison.
Techniquement, Mirai se présente comme une boule de 22 cm équipée d’un écran tactile, de capteurs, d’une connexion wi-fi et d’un système de reconnaissance vocale. Il fonctionne sous Android.
Il gérera le démarrage et l’arrêt de vos différents équipements, soit à la commande, éventuellement via votre téléphone, soit selon des programmes d’économie d’énergie prédéfinis, dont, pays d’origine oblige, le mode « tremblement de terre ».
En voiture automatique, à 130 km/h
Lors de la présentation du projet HAVEit, le Dr. Jürgen Leohold, directeur exécutif de Volkswagen Group Research, a présenté le «pilote automatique temporaire» (TAP en anglais) : Surveillé par le conducteur, la voiture peut se conduire en mode semi-automatique jusqu’à une vitesse de 130 kilomètres par heure sur les autoroutes. Dans ce mode, l’ordinateur de bord maintient les distances avec le véhicule précédant et la vitesse moyenne du véhicule. Il diminue la vitesse dans les virages, et contrôle la position centrale du véhicule par rapport aux marqueurs de la voie. Le système observe les règles de dépassement, les limites de vitesse, les stops et les manoeuvres de conduite dans les embouteillages. Le « conducteur » peut reprendre à tout moment le contrôle du véhicule et en garde la responsabilité.
« Un scénario envisageable pour son utilisation initiale pourrait être dans des situations de conduite monotone, ou sur des sections d’un itinéraire routier à vitesse limitée », a déclaré le Dr. Leohold.
Un robot vous téléphone… de l’espace
En 1999, le professeur David Miller montra à ces élèves un extrait de Star Wars dans lequel Skywalker s’entraîne au maniement du sabre contre un robot volant. Il arrête l’extrait et dit à ses étudiants « Je veux que vous m’en fabriquiez un ! ». C’était au MIT : ils l’ont donc fait.
Ils ont fabriqué des petits robots à facettes, de forme sphérique, appelés… Spheres, pour « Synchronized Position Hold, Engage, Reorient Experimental Satellites ».
Satellites, car c’est leur emploi : servir de simulateurs pour les vols de satellites en formation.
Les Spheres se déplacent dans l’ISS depuis 2006, en éjectant du gaz carbonique sous pression. Mais elles sont maintenant plus intelligentes !
La Nasa vient en effet de leur greffer un smartphone, un Nexus S de Samsung, les dotant ainsi d’une caméra, un écran tactile, une connexion wi-fi, un gyroscope, des accéléromètres et surtout un processeur puissant sous Android.
www.nasa.gov/mission_pages/station/main/spheres_smartphone.html
Le cobot vous donne la main !
Les instituts Carnot Cetim et CEA-List ont mis en commun leurs compétences en mécatronique pour concevoir un robot collaboratif ou cobot. Réalisé avec la société RB3D, il démultiplie l’effort humain pour assister dans les tâches industrielles pénibles et répétitives.
Le cobot est un bras mécatronique dédié à des tâches comme le brossage, le burinage ou la manipulation. L’opérateur utilise l’outil avec le bras instrumenté qui démultiplie l’effort. « Là où une opération de brossage réclame un effort de 20 kg, le cobot ne demande qu’un effort d’un kilo », explique M. Grygorowicz, président de RB3D.
Le CEA-List a apporté son expertise en téléopération à retour d’effort. Un mode de commande amplifie l’effort de l’opérateur d’un facteur réglable de 1 à 50. Il conserve ainsi une information quantitative du déroulement de la tâche par un retour d’effort paramétrable. Le Cetim a structuré la démarche de la conception mécatronique et assuré la conformité du produit final à la réglementation. Enfin, le cobot bénéficie du savoir-faire en mécatronique de RB3D.
Au coeur du réacteur
Un défi majeur pour l’inspection des conduites souterraines des réacteurs nucléaires est de repérer la corrosion.
Au MIT, le professeur Harry Asada travaille sur une surveillance directe : un petit robot conçu pour plonger dans les réacteurs nucléaires et nager à travers les conduites souterraines. Il est capable de résister longtemps à la radioactivité extrême et de transmettre des images en temps réel.
Il ressemble à un boulet. Sans hélice ou gouvernail, il utilise un système propulsant l’eau dans laquelle est immergé le réacteur. L’eau est dirigée par des vannes dans la coque du robot, créant un courant-jet le long de celui-ci.
Le centre de masse du robot peut être modifié pour que le plan de la caméra reste stable. Initialement, le robot devrait être récupéré pour exploiter les images, mais il est maintenant équipé avec un système de communication sous-marine sans fil pour les transmettre sur des distances allant jusqu’à 100 m.
Asada envisage le robot comme un patrouilleur jetable, inspectant les tuyaux avant de se décomposer sous l’effet des rayonnements.
L’infanterie légère
L’armée américaine a choisi la société Lockheed Martin pour déployer en Afghanistan un équipement unique en son genre, le Squad Mission Support System (SMSS). Il s’agit du plus grand véhicule télépiloté. Déployé avec l’infanterie, le SMSS de 3,40 m peut transporter plus de une demi-tonne de matériel pour une escouade, sur un terrain accidenté, allégeant le fardeau du soldat, qui peut souvent dépasser 50 kg.
L’armée prévoit de commencer l’évaluation en Afghanistan cette année, après une période d’évaluation et de formation. «Une évaluation sur le théâtre des opérations est la prochaine étape logique dans le processus », a déclaré Scott Greene, vice-président des véhicules terrestres à Lockheed Martin Missiles.
Un SMSS pleine charge est transportable par hélicoptère, a une portée de 200 km et dispose de trois options de contrôle : l’autonomie supervisée, la télé-opération ou le pilotage manuel. Ses capteurs lui permettent de suivre une personne en reconnaissant son profil 3-D, et il peut également suivre une traînée de points GPS.
Libre penseur
Des chercheurs ont créé un robot pouvant faire des suppositions au sujet de son environnement et apprendre à effectuer de nouvelles tâches pour lesquelles il n’était pas programmé.
Des scientifiques du Tokyo Institute of Technology Hasegawa Lab mettent au point un robot qui réagit en faisant des suppositions basées sur des expériences passées. Le robot a été programmé en utilisant un mécanisme d’apprentissage non supervisé qui traite l’information de façon dynamique, permettant au robot d’imaginer les futurs modèles.
Initialement, le robot peut remplir un verre d’eau et y mettre des glaçons. La vidéo montre le robot remplissant une tasse avec des instructions pré-programmées. Puis, il lui est demandé de refroidir le verre. Le robot prend une pause pour réfléchir, puis dépose la bouteille et prend plus de glaçons, qu’il met dans la tasse. Ce qui est important dans la démonstration est que le robot savait simplement que pour refroidir les boissons, il faut y ajouter de la glace et qu’il décidé de le faire lui-même.
www.diginfo.tv/2011/08/01/11-0158-r-en.php
Record battu !
Il s’agit du record de vitesse pour un robot bipède. Le vainqueur, Mabel, peut courir à la vitesse de 11 km/h, équivalente à celle d’un joggeur.
L’un des développeurs, Jonathan Hurst, de l’Oregon State University, a déclaré: « Nous envisageons certaines applications d’un extraordinaire potentiel pour la recherche du robot-pattes -des exosquelettes qui permettent aux handicapés de marcher à nouveau ou qui donnent à des sauveteurs des capacités surhumaines ».
Le Pr. Jessy Grizzle, de l’Université du Michigan, où MABEL a été construit, déclare : «Si vous voulez envoyer un robot à la recherche de personnes quand une maison est en feu, il doit probablement être en mesure de monter et descendre les escaliers, marcher sur les jouets du bébé sur le sol et manœuvrer dans un environnement où les roues ne sont peut-être pas appropriées. »
Il a fallu aux chercheurs trois ans pour rendre MABEL opérationnel à sa vitesse actuelle et il a besoin de l’aide d’une stabilisation, mais il représente un énorme pas en avant pour le robot-type.
Un micro-robot qui flotte sur l’eau
Des scientifiques chinois ont développé un micro-robot aquatique, imitant la faculté que possèdent les gerridés de « marcher sur l’eau ».
La face ventrale des gerridés est recouverte de fins poils hydrofuges leur permettant d’utiliser la tension superficielle de l’eau pour rester au dessus de sa surface et s’y déplacer. Cet effet, appelé l’effet lotus, leur permet de flotter tandis qu’ils se servent de leurs pattes postérieures pour glisser.
Les scientifiques de l’institut de Technologie de Harbin, ont copié cette faculté pour concevoir leur insecte bionique. Le robot, est composé d’un corps, de dix pattes filiformes se servant de la tension superficielle de l’eau, et de deux pattes « rameuses » propulsées par deux moteurs miniatures. Ce robot pourrait avoir des développements militaires, dans le domaine de l’espionnage en le munissant d’une caméra vidéo mais aussi dans le domaine du contrôle de la pollution marine.
RIBA II, pour les soins aux personnes âgées
L’équipe de recherche du RIKEN et Tokai Rubber Industries (TRI) se sont réunis pour construire un robot avec des capteurs de haute précision pour le soin des personnes âgées. Appelé RIBA II (Robot for Interactive Body Assistance), il est capable de soulever des patients pesant jusqu’à 80 kg, du sol, et de les placer sur un fauteuil roulant.
En 2009, cette équipe avait créé le robot RIBA, pour l’aide dans les soins aux personnes âgées. Ce fut le premier robot de ce type, mais sans succès commercial. Aujourd’hui, voici RIBA-II, nouveau robot équipé de joints améliorés à sa base et au bas du dos pour lui permettre de soulever les patients sur le sol. Des capteurs intelligents en caoutchouc sont installées sur des bras du robot et la poitrine, fournissant des informations très précises. Le robot, en les utilisant, est capable, en se contentant de toucher le patient, de mesurer son poids. La prochaine étape pour l’équipe est de travailler avec les établissements de soins pour affiner les caractéristiques du robot avant de le commercialiser.
Quelques pas vers la conscience
Au Japon, le professeur Takeno a développé un robot identifiant des évènements inconnus comme de nouvelles informations à apprendre. Programmé pour réaliser des actions en voyant une couleur rouge, verte ou bleue; devant une feuille violette, le robot réfléchit et lie les informations acquises pour préparer une nouvelle action. Voyant cette couleur par la suite, il la répéte.
Un réseau de neurones récursifs appelé monade est installé dans le robot. Le programme incorpore une boucle somatique et une boucle de représentation pour simuler la conscience par la mise en cohérence entre cognition et comportement.
La conscience est créée en organisant plusieurs monades selon une hiérarchie. L’information connue est traitée rapidement. Celle inconnue prend plus de temps pour être traitée. Cette différence de vitesse est utilisée pour détecter un évènement inconnu et le capturer en tant que nouvelle information. Les monades sont pré-assemblés dans une liste d’actions, et une action est attribuée à chaque fois que le robot reconnaît une nouvelle couleur.
L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°12 du 1er Novembre 2011.