Un bras (humain) sous contrôle
Des chercheurs français du Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier ont montré qu’un robot peut contrôler à la fois son propre bras et celui d’un humain pour manipuler des objets.
Le robot contrôle le membre en envoyant de petits courants électriques aux électrodes scotchées sur le bras. La personne a un ballon, le robot un cerceau. Deux électrodes sur l’avant-bras contrôlent la main, deux autres sur le bras, le coude.
L’humain attrape la balle puis le robot déplace le coude pour rapprocher le ballon. Il déplace son propre bras pour positionner le cerceau en dessous de la balle et ouvre la main humaine pour la laisser tomber.
Le contrôle du bras humain n’a pas à être précis, juste « assez bon » pour être à l’intérieur de l’espace de travail du robot. Le projet Assist, a pour but de développer un robot à bras mobiles capable d’aider les tétraplégiques à manipuler des objets.
Le robot contre la crise
Le financement de postes culturels des écoles publiques été réduit de manière drastique dans de nombreux états des Etats-Unis. A Baylor, la municipalité a pris les choses en main en achetant un robot VGO, dispositif de 1,2 m, qui permet à un utilisateur de voir, d’entendre et d’interagir via des haut-parleurs. A l’école, ou pourra voir l’utilisateur sur l’écran du robot.
«C’est une utilisation nouvelle et différente pour le VGO,» a déclaré John Nye, vice-président des ventes de Inc VGo Communications. Le robot est actuellement utilisé par les entreprises et pour permettre aux élèves handicapés ou immunodéficiences de fréquenter l’école sans quitter la maison.
A Baylor, on explore la meilleure façon d’enrichir les connaissances de VGo dans les disciplines scolaires ainsi que de l’utiliser dans des musée pour fournir l’accès aux ressources que de nombreuses écoles n’ont pas.
Le marché de la robotique devrait peser 30 milliards de dollars en 2016
La robotique est un ensemble de marchés de niches qui devrait atteindre 30 milliards de dollars en 2016, selon un rapport de Research and Markets. La principale croissance sera dans le domaine des services professionnels (militaires et industries de sécurité) en plus des points forts traditionnels de la robotique dans la fabrication et la chirurgie. Les acheteurs sont généralement de grands groupes (constructeurs automobiles et fabricants de défense).
L’expansion du marché a été freinée par la récession, mais depuis 2010 la robotique est en bonne voie et devrait poursuivre une croissance forte jusqu’en 2016.
Le développement de nouveaux produits, tels des robots qui utiliseraient un raisonnement artificiel, améliorera leur intégration. Les progrès dans les domaines de la vision et du mouvement vont accroître la demande. Les tendances démographiques, population vieillissante et taux de natalité en déclin, entraîneraient aussi l’utilisation de robots pour répondre à l’écart de l’offre et de la demande.
Un serpent dans la centrale
Les robots de la gamme ‘snake-arm’ de la firme britannique OC Robotics se déplacent dans toutes les directions après être entrés dans un orifice de 40 à 150 mm de diamètre.
Selon M. Buckingham, directeur de projet : « le défi était de trouver un moyen de canaliser l’énergie de ces bras articulés ». Les chercheurs ont mis au point une structure fonctionnant comme un empilement de vertèbres reliées entre elles par des câbles en acier. Ceci permet une gestion indépendante des tronçons du serpent, qui peut effectuer des mouvements sinueux.
Le contrôle se fait par un opérateur humain qui utilise un écran d’ordinateur et une manette de jeu vidéo. Les robots disposent d’outils installés selon les tâches devant être accomplies : caméra de contrôle, perceuse, encolleuse, soudeuse, visseuse et préhenseur.
Les robots ont été utilisés pour effectuer des réparations au sein d’une centrale nucléaire de Suède et une inspection sur une centrale canadienne. Un autre a été offert aux gérants de la centrale de Fukushima mais il n’a pour l’heure pas été utilisé.
Sensei, chirurgien
Le robot Sensei traite les troubles du rythme cardiaque. A Lyon, la clinique du Tonkin a investi 500000 € pour l’acheter. L’établissement est aujourd’hui le premier en Europe en nombre de patients traités pour une ablation de la fibrillation auriculaire. La durée d’intervention reste de deux à quatre heures mais «nous travaillons assis et non plus debout. On peut donc opérer jusqu’à trois patients par jour et le geste est « plus précis et plus sûr » selon le Dr Poty. Le médecin est protégé des rayons X puisqu’il travaille à distance du patient et « la durée de procédure ayant diminué, celle d’exposition du patient aussi». L’intervention reste la même : des sondes sont introduites dans l’artère sous l’aine, et acheminées jusqu’à l’oreillette. Les veines pulmonaires sont encerclées par un courant de radiofréquence avec le cathéter : c’est l’ablation. L’un des avantages du robot est de pouvoir atteindre des régions difficiles. Le taux de guérison après une ablation est de 70 à 90% et l’intervention par robotique permet de baisser le taux de rechute de 10%.
L’élève Thymio II a de l’avenir
L’Ecole polytechnique de Lausanne a développé un robot truffé de capteurs et compatible avec les pièces Lego. Thymio II détecte objets, chocs et sons. Il mesure les accélérations, la température, son orientation, peut parler, changer de couleur et a une bonne mémoire.
L’idée de ses créateurs est d’en faire un outil pédagogique. «Nous voulions développer un robot pour l’éducation, proche d’un jouet. Qui peut servir, dès 6 ans, pour une initiation ludique à la robotique. Les enfants peuvent le personnaliser, se l’approprier, comprendre ses décisions. Puis, plus grands, le programmer», détaille Fanny Riedo, doctorante sur le projet.
Thymio II possède des modes de base. «Amical», il va suivre la main qu’on lui tend. «Explorateur», il part à l’aventure, évitant les obstacles. La programmation s’effectue via un langage gratuit. On peut lui apprendre des comportements. Comme il est compatible avec les pièces Lego, tout est imaginable.
Aujourd’hui, 90 Thymio II se baladent dans les écoles de Suisse. Le robot coûte 82 € : bon marché pour ce secteur.
Surfers robots
Depuis novembre, quatre robots traversent le Pacifique. Conçus et créés par la société Liquid Robotics, leur expédition est partie du défi PACX.
L’utilisation de navires de recherche est coûteuse et peu fiable du fait de la nature évolutive de la topographie de l’océan. Le développement de sondes autonomes est devenue un domaine de recherche foisonnant.
Le but des planeurs est de recueillir et transmettre les informations telles que vitesse, conditions météorologiques, salinité, température de l’eau et les niveaux d’oxygène.
L’accostage se fera pour deux, au Japon, et deux en Australie. Un planeur peut parcourir de longues distances en utilisant des changements dans l’orientation d’ailettes immergées convertissant le mouvement des vagues en poussée. Il est attaché à un flotteur muni de panneaux solaires qui alimentent la transmission au satellite. Les mesures qui résulteront de ce voyage seront ouvertes au public et seront la base d’un concours pour donner à cinq chercheurs l’usage gratuit d’un planeur. L’accostage en Australie est prévu pour Octobre 2012.
Des planeurs sous-marins plus intelligents
La marine américaine utilise des planeurs sous-marins pour arpenter l’océan. «Avec de nouveaux algorithmes, le véhicule a une plus grande capacité de prise de décision», a déclaré M. Steinberg, agent de programme pour les réseaux adaptatifs.
Les chercheurs font avancer l’intelligence des véhicules autonomes en développant une théorie de la surveillance persistante pour la prise de décision qui maximise la collecte d’informations. «La capacité à faire de la surveillance qui prenne en compte les conditions réelles de l’environnement apporte un nouveau niveau d’automatisation », a déclaré le Dr Rus, directrice au MIT.
L’algorithme intègre les priorités de la mission et la détection de facteurs environnementaux. «Le système détermine comment répartir son temps entre les zones qui sont plus intéressantes et celles qui le sont moins. » a déclaré le Dr Sukhatme, directeur de l’USC Embedded Systems Lab robotic. Sans l’algorithme, le planeur porte une attention égale à toutes les zones. Le logiciel sera applicable à de nombreux types de robots.
Pour les Dr Frankeinstein
Vos vieux jouets munis d’une connexion infrarouge peuvent gagner de nouvelles capacités grâce à Brainlink, un dispositif qui permet une liaison Bluetooth avec un smartphone Android ou un ordinateur portable.
L’appareil, développé par une entreprise issue de l’université Carnegie Mellon, comprend un petit contrôleur, une LED infrarouge à positionner à proximité du détecteur IR du robot, un capteur de lumière et un accéléromètre et possède des ports pour la connexion de capteurs supplémentaires.
« Des millions de robots ont été vendus » a déclaré Tom Lauwers, qui dirige BirdBrain Technologies. «En donnant ces liaisons Bluetooth et en ajoutant des capteurs, nous pouvons les réutiliser d’une manière qui n’aurait pas été prévu quand ils ont été fabriqués. »
« Les applications les plus intéressantes sont celles réalisées en attachant un smartphone au robot ». Le smartphone avec sa puissance de calcul peut permettre à un robot de répondre à des commandes vocales ou de localiser certains objets.
Pour commander cette merveille : www.brainlinksystem.com
Des robots européens pour la chirurgie du cerveau
Financée par l’UE, une équipe de chercheurs allemands, italiens, israéliens et britanniques ont atteint un développement révolutionnaire en neurochirurgie robotisée. Le projet Robocast a développé un nouveau type de robot qui donne deux avantages importants pour les chirurgiens: 13 degrés de mouvement, par rapport aux quatre disponibles pour les mains de l’homme pendant la chirurgie invasive, le retour haptique, permettant au chirurgien d’évaluer les tissus et de percevoir la force appliquée et la possibilité de réduire le tremblement de la main du chirurgien de 10 fois, ce qui les rend particulièrement utiles. Le robot a effectué des opérations de neurochirurgie sur des mannequins et sera bientôt prêt pour alléger les souffrances de millions d’Européens diagnostiquées avec des tumeurs, une épilepsie, la maladie de Parkinson et le syndrome de Gilles de la Tourette. Avec le Programme cadre de R&D, la Commission européenne a fourni € 400 millions à près de 100 projets de recherche robotique.
130000 aspirateurs robots vendus en France en 2011 !
Les ventes ont triplé en deux ans, avec un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros, selon le GIFAM (Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager). C’est le segment de marché le plus dynamique de l’électroménager.
Selon cette étude, les premiers consommateurs sont les mêmes à avoir adopté smartphone et tablette. Les ventes ont décollé avec l’arrivée d’appareils performants même si ceux-ci restent des équipements d’appoint.
L’américain iRobot est toujours en tête, devant Samsung et LG. Ils commercialisent des produits haut de gamme et s’inquiètent de l’arrivée sur le marché de produits moins onéreux et moins efficaces. «Cela risque de créer une pression déflationniste et de décrédibiliser l’ensemble de l’offre», selon Didier Bollé, directeur de la division électroménager chez LG. L’avenir s’annonce bien pour la domotique électroménagère avec l’arrivée de robots laveurs de carreaux ou de repassage.
IBM « 5 in 5 »
Comme chaque année, IBM a présenté les 5 innovations qui devraient changer notre vie dans les 5 années qui viennent.
Nous alimenterons nos maisons avec l’énergie que nous produirons via nos déplacements, la chaleur dégagée par nos ordinateurs et le mouvement de l’eau dans les canalisations.
Plus besoin de mots de passe : nos caractéristiques biologiques nous serviront de clés grâce à la reconnaissance vocale, rétinienne et autres données biométriques.
La télépathie sortira du domaine de la science-fiction : nous contrôlerons nos terminaux par la pensée grâce aux progrès de la « bio-informatique ».
La fracture numérique ne sera plus : dans 5 ans, 80% de la population mondiale possédera un terminal mobile.
La fin du spam : IBM développe des solutions pour intégrer l’ensemble des données sur une personne afin de lui proposer les informations qui lui seront les plus utiles. Les publicités seront si pertinentes que la notion de spam disparaîtra.
[…]
L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°14 du 1erMars 2012.