Actualités Septembre-Octobre 2013

Le nettoyeur de l’espace

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Le Centre suisse des affaires spatiales de l’Université de Lausanne a annoncé le lancement de CleanSpace One, un satellite robotisé conçu pour s’accrocher à des débris spatiaux et les pousser vers la terre, où ils brûleront dans l’atmosphère. Le satellite sere mis en orbite à l’aide d’un avion spatial de l’entreprise Swiss Space Systems. L’ensemble sera déjà porté par un Airbus A300, puis la navette déposera le satellite. S3 estime que le premier vol aura lieu en 2017 que la mise en orbite de CleanSpace One aura lieu l’année suivante. Pour Pascal Jaussi, directeur général de S3 : « Vous ne pouvez pas démocratiser l’accès à l’espace sans avoir une attitude responsable, Si nous ne nous attaquons pas au problème des débris spatiaux, l’accès des générations futures à l’espace sera compromis. » L’an dernier, les six astronautes de l’ISS ont dû se réfugier dans leurs capsules de secours après une quasi-collision avec un morceau de satellite.

Muscle de polymères

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Une équipe dirigée par le Dr Adrian Koh de l’Université de Singapour a mis au point des muscles en polymères. Ils sont capables de transporter des charges de 80 fois leur poids et sont extensibles jusqu’à 5 fois leur longueur. Ils pourraient convertir et stocker l’énergie pour des robots lors de recharges de moins d’une minute. Le Dr Koh a déclaré: «Nos matériaux imitent ceux du muscle humain en répondant rapidement aux impulsions électriques : les robots qui en seront équipés fonctionneront de manière plus humaine. A termes, les muscles polymères pourraient avoir une déformation de 1000 %, en soulevant une charge de 500 fois leur propre poids. Nous faisons tout pour tendre vers ce Saint Graal. D’autre part, en se contractant et en se développant, ces muscles convertissent l’énergie mécanique en énergie électrique: un système de 10 kg est capable de produire la même quantité d’énergie qu’une turbine électrique de 1 tonne». Le pari d’ici 5 ans est d’obtenir un bras robotisé, plus petit qu’un bras humain, qui puisse lutter et gagner face à lui.

Le robot et le Président

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Nao a été invité le 12 septembre à l’Elysée pour écouter François Hollande présenter « 34 plans de bataille » pour l’industrie française.

Il n’a pas hésité à se présenter au Président : « Bonjour monsieur le Président, enchanté de faire votre connaissance. Je m’appelle Nao, j’ai 7 ans, je mesure 60 centimètres, j’ai une petite tête, deux bras et deux jambes. J’aime amuser les enfants et aider les personnes âgées. Je peux prendre une photo avec toi? ».

Les 34 plans sont axés sur trois priorités: la transition écologique et énergétique, la santé et les nouvelles technologies. Ils couvrent un vaste éventail de secteurs: transports (véhicule sans pilote, avion électrique, dirigeables), textile, bois, chimie verte, réseaux électriques, numérique, robotique, biotechnologies médicales, nano-électronique, objets connectés…

Pour M. Hollande, il revient à l’Etat de « définir un cadre, d’accompagner et de stimuler. Notre stratégie doit être résolument offensive », grâce à « de nouveaux objets utilisant les dernières avancées technologiques ».

Les drones à l’honneur au salon de l’armement

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30000 visiteurs sont venus aux Docklands de Londres. Des envoyés des gouvernements du monde entier étaient au DSEI (Defence & Security Equipment International) tandis qu’à l’extérieur défilaient des pancartes «Les dictateurs aiment faire du shopping. » La vedette était le drone, rejoint cette année par des modèles de convois militaires terrestres autonomes et des drones sous-marins. Signe des temps, cette année, le salon UAS (véhicules autonomes) 2013 était regroupé avec le salon DSEI. Certains des acheteurs ont regardé la version propre de la robotique: pulvérisation des récoltes, observation des espèces menacées, mais la représentation « civile » était faible, sauf lors d’un état des lieux sur la prise en compte des drones dans l’espace aérien civil. Les critiques de l’utilisation des drones disent qu’ils rendent la guerre trop clinique et finissent trop souvent par tuer des innocents. Les partisans, que la réalité est qu’un drone supprime le trois «D» («difficile, ennuyeux et dangereux »), ce qui rend difficilement justifiable le déploiement de soldats.

Robot démineur, ce « pauvre petit gars »

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Certains traitent les robots comme des animaux de compagnie ou des humains. Julie Carpenter, de l’université de Washington, s’est posé la question de savoir comment ce comportement affecte l’usage des robots par les militaires. Elle a interviewé des démineurs. Comment se sentent-ils si leur robot est endommagé ? Les soldats répondent que l’attachement au robot est sans incidence sur leur travail mais reconnaissent qu’ils ressentent des émotions comme la frustration, la colère et la tristesse. Ils disent qu’ils sont en colère parce que c’est un outil important mais ajoutent «pauvre petit gars». Certains indiquent voir le robot comme une extension d’eux-mêmes et se sentent frustrés par les limitations techniques ou les problèmes mécaniques. Ils définissent le robot comme un outil mais lui ont souvent donné le nom d’une personnalité ou de leur conjoint. L’armée se dirige vers l’utilisation de robots ressemblant à des humains ou des animaux, plus aptes à manoeuvrer. Quel en sera l’incidence sur la capacité des soldats à prendre des décisions ?

Les voitures automatiques : dans 3 ans !

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Les grands constructeurs ont du mal à prévoir les échéances audacieuses. Cette année, BMW a prédit que nous aurions des voitures hautement automatisées en 2020 et entièrement automatisées en 2025. Nissan s’est engagé à livrer ses voitures auto-conduites en 2020. Au Financial Times, Elon Musk a déclaré que Tesla Motors pourrait offrir des modèles d’ici 3 ans : «Ce n’est pas la spéculation. » Il pense que 90% des kilomètres parcourus pourraient l’être dans des véhicules automatisés d’ici 3 ans. La technologie de suivi et les algorithmes intelligents s’améliorent; vous pouvez acheter des voitures avec des niveaux élevés d’automatisation, les Googles Cars roulent sur des routes publiques, le i3 de BMW est une voiture électrique capable de fonctionner en autonome en ville et sur autoroute. La réglementation et le manque de confiance pourraient être source de retard mais les juristes américains travaillent déjà sur le sujet et l’intrusion progressive des systèmes d’assistance à la conduite est un élément de confiance.

Bientôt, une réglementation pour l’usage des drones… aux USA ?

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Quatre départements du ministère de la Justice américain, y compris le FBI, ont dépensé 1,9 M € pour l’acquisition et le test des drones entre 2004 et 2013 selon un rapport de l’inspection générale. Aucun n’était armé ou ne portait de « projectiles libérables ». Le FBI et le « Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives » élaborent les lignes directrices sur l’utilisation des drones. Mais, selon l’inspection générale, en s’appuyant sur les règles régissant l’utilisation des avions pilotés, le FBI risque de violer les droits de la vie privée. Les drones « peuvent être utilisés à proximité d’une maison, ce qui soulève des préoccupations concernant la vie privée ». Un communiqué de l’American Civil Liberties Union a déclaré qu’elle se félicite du rapport et appelle les autorités à prendre des mesures : «Aucun organisme, y compris le FBI, ne devrait déployer des drones de surveillance aux Etats-Unis sans avoir d’abord des lignes directrices concernant la vie privée. Nous exhortons le ministère de la Justice à élaborer des règles de confidentialité qui protègent les Américains d’une technologie de surveillance massive ».

Des robots secouristes à l’Eurathlon

Eurathlon

Berchtesgaden a accueilli le concours Eurathlon. Les robots de 14 équipes ont participé à des simulations d’intervention d’urgence, selon trois scénarii: manipulation de matière dangereuse, sauvetage souterrain dans un environnement enfumé et reconnaissance en milieu urbain. Quatrième épreuve hors compétition: la navigation autonome avec GPS. L’épreuve de « reconnaissance et élimination des engins explosifs » était ouverte au public, à la gare de Berchtesgaden et les voyageurs ont voir les robots trouver et ramasser des sacs et des valises et désactiver une (fausse) bombe. Deux équipes ont tout raflé. Telerob, un robot à un seul bras de la société Cobham a attrapé deux médailles d’or pour la manipulation des matière dangereuse et le sauvetage. L’ELP (European Logistic Partner), avec un autre robot à un seul bras a remporté l’argent pour la manipulation des matières dangereuses et le sauvetage. Les 2 entreprises ont fait don des sommes reçues aux équipes universitaires. L’an prochain, le concours portera sur les interventions d’urgence sous l’eau.

Prix de camaraderie martienne

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HI-SEAS est une expérience de simulation de la vie martienne qui a testé l’impact d’un isolement de 4 mois sur 7 hommes. L’un des thèmes était l’usage des compagnons robotiques pour réduire le stress. L’étude a utilisé Pleo et Romibo, testés chacun avec deux personnalités, l’une exigeante qui requiert de l’attention et une passive qui attend des « astronautes » l’initiative de l’interaction. Première conclusion: les personnes qui interagissent avec des animaux dans leur vie « normale » le font plus facilement avec les robots. C’est encore plus évident pour ceux qui ont eu peu de lien avec les animaux: ils ne savent pas quoi faire avec le robot. Deuxièmement, les interactions varient fortement: certains interagissent passivement, en continuant de travailler. D’autres y consacrent leur attention. Ces échanges sont source d’humour dans l’équipe et c’est peut-être là que l’objectif est atteint. Enfin, il est important que la personnalité robotique corresponde à la façon dont l’utilisateur souhaite interagir à cet instant.

Droit des robots : en travaux

Lexus automatisation

Des avocats se spécialisent. Alain Bensoussan a créé dans son cabinet un “département robot”. Anthony Bem écrit sur son blog qu’il serait opportun d’accorder aux robots un statut juridique ressemblant à celui des personnes morales. Le gouvernement français, via un “comité robotique” organise un groupe de travail pour “lever les obstacles réglementaires à l’émergence de nouveaux marchés robotiques, notamment les véhicules terrestres sans chauffeur […] ainsi que toute les formes de cohabitation homme-robot dans le milieu industriel et commercial ou dans les lieux publics”. Pour Bjoern Juretzki, de la Commission européenne : “Nous discutons du droit du robot avec la communauté robotique. Nous n’avons pas de solution finale. Conférer un statut légal aux systèmes intelligents est une option, mais seulement une option.” Christophe Leroux, chercheur, collabore avec la Commission européenne sur les freins actuels : la non homogénéité de la réglementation entre les États membres ou une image véhiculée dans le public qui ne correspond pas à la réalité.

Et un Robot n°1, un !

Robot_n1

Robot N°1 mesure 1,55 m, parle quelques phrases en français et en anglais et porte des verres sur un plateau: c’est le premier robot de service à louer de France, développé par First Class Robotics. Son créateur, Bernard Marti explique qu’il se situe dans une niche de marché. “Les autres fabricants en robotique construisent d’abord un robot et cherchent son utilité après. Nous, nous avons réalisé une étude de marché pour savoir quelles tâches répétitives étaient les plus pénibles.” C’est la tâche de serveur qui a été retenue, car elle permet de mettre le robot à disposition des entreprises et des particuliers. Robot N°1 est équipé de deux caméras à vision ultrasonique pour éviter les obstacles. Monté sur 4 roues et équipé de 4 batteries, il a une autonomie de travail de 10 h et peut porter 50 kg. Il est équipé d’un système sonore pour les non-voyants, et, à la demande, d’une tablette tactile et d’un système de reconnaissance de personnes. Robot N°1 “peut aussi être utilisé pour faire de la promotion dans les grandes surfaces”.

L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robots n°25 du 1er Janvier 2014.

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