Un robot musclé !
Des chercheurs de l’université de l’Illinois ont développé un robot biologique. Il mesure 1 cm et se déplace grâce à la contraction de cellules musculaires. En 2012, l’équipe du professeur Rashid Bashir avait développé un robot à partir de cellules cardiaques de rats. Mais elles se contractaient perpétuellement et le robot était toujours en état de marche. L’équipe utilise une nouvelle méthode avec des cellules de muscle squelettique qui réagissent aux stimulus extérieurs. Le squelette se compose d’Hydrogel imprimé en 3D et les cellules musculaires se contractent à chaque impulsion électrique. Sa vitesse dépend de la fréquence de contraction et donc de la fréquence des impulsions. Les chercheurs doivent affiner le contrôle du robot et ses possibilités de mouvements. Une solution consiste à utiliser des neurones. Il serait possible de contrôler les mouvements du Bio-Bot avec la lumière ou par réaction chimique. Il pourrait servir à l’administration de médicaments, pour la robotique chirurgicale, des implants intelligents comme analyseurx environnementaux mobiles.
Robot dangereux ou absence de formation ?
Des chercheurs de la San Diego School of Medicine ont analysé les indicateurs de sécurité des patients de l’Agence américaine pour la recherche en santé entre 2003 à 2009. Ils ont découvert que le risque d’erreur médicale avait été multiplié par deux lors de prostatectomies robotisées. Pour les auteurs, «il existe un besoin de mise en place de programme de formation normalisés, avec des règles pour la compétence et l’accréditation du chirurgien.» Qui incriminer ? Les chercheurs pointent du doigt le manque d’expérience des chirurgiens utilisant cette technique : «la prostatectomie robotique par des chirurgiens expérimentés s’est avérée très bénéfique pour les patients. Avec moins de perte de sang, moins d’infections, et la réduction des durées d’hospitalisation.» Avec le temps, les médecins semblent progresser dans l’utilisation des robots. «Chaque fois qu’une nouvelle technologie est adoptée, il y a une période temporaire où il peut y avoir un risque accru. L’étude encourage l’adoption de normes d’accréditation plus rigoureuses.»
iPhone 6, fils de robot
Hon Hai Precision Industry, société mère de Foxconn, a déployé 10000 robots sur ses chaînes pour répondre aux exigences de la production de l’iPhone 6. Son PDG, Terry Gou, a révélé lors d’une réunion des actionnaires que le dernier-né d’Apple serait le premier client de la nouvelle génération des robots de Foxconn. Hon Hai va également recruter plus de 100000 personnes en Chine pour cette production. Peut-être la plus grande embauche de l’entreprise. Foxconn s’est engagée à avoir un million de robots d’ici la fin de l’année et Terry Gou a révélé qu’une nouvelle génération est dans les dernières phases de test. » Dans son rapport financier de 2013, Hon Hai Precision indique : «Pour rester à un coût compétitif, nous contrôlons en permanence les frais de fabrication pour obtenir un meilleur levier d’exploitation et améliorer l’efficacité et le taux de rendement moyen de l’automatisation à l’aide des robots et des méthodes de génie industriel, comme la gestion de la cellule de production. »
Après BigDog, AlphaDog
Les robots de Boston Dynamics, appartenant maintenant à Google, ont été de sortie sur un terrain d’entraînement aux opérations militaires à Hawaï. Les troupes de Marines étaient accompagnées d’un AlphaDog (successeur du BidDog), gros robot quadrupède capable de transporter de lourdes charges. Désormais, AlphaDog peut se mouvoir au milieu d’herbes hautes. La machine est à l’état de prototype et l’on peut supposer que la version finale ne fera plus le bruit de tracteur caractéristique de celle actuelle. Le DARPA collabore donc toujours avec la société Boston Dynamics pour la mise en place de robots militaires. Après le rachat de la société de robotique, Google s’était défendu de faire du matériel pour l’armée, et avait expliquer qu’il n’y aurait pas de nouveaux projets lancés avec le DARPA, seuls les contrats en cours seraient honorés, ce qui était exactement le cas lors de ces manoeuvres. A suivre donc pour connaître les projets qu’a Google pour ces robots.
Pas un prof mais plusieurs
Les êtres humains apprennent par imitation. Certains robots aussi. Des chercheurs de l’Université de Washington ont mixé apprentissage et crowdsourcing (production participative) pour apprendre à leur robot à construire des formes en Lego. Ils ont réalisé de meilleurs résultats qu’avec l’imitation d’une seule personne. Après une première phase d’apprentissage du robot en laboratoire auprès de 14 personnes, les scientifiques ont fait appel à Amazon Mechanical Turk, qui distribue des tâches simples à des milliers de personnes contre une somme modique. Les chercheurs ont demandé aux participants de créer une tortue en Lego. Le logiciel a trié les meilleures réponses par évaluation auprès des participants des plans présentés par les autres et le robot les a construit. Le crowdsourcing est une bonne alternative aux méthodes d’apprentissage automatiques, en apportant une supervision humaine. Les auteurs notent toutefois qu’il doit être employé avec prudence, le processus de contrôle de qualité de l’apprentissage étant un travail non négligeable.
Comment des drones protègent la nature
L’utilisation d’avions sans pilote, dont la taille est proche de celle des avions télécommandés, se répand dans de nombreux domaines, en particulier en étant équipés de caméras. Des drones ont été utilisés pour le suivi des populations d’oiseaux de mer au large de l’Australie, le survol de la forêt tropicale en Indonésie, l’étude du caribou, la lutte contre le braconnage au Népal, … Le gouvernement du Belize utilise des drones pour patrouiller à la recherche d’activités de pêche illégales constituant une menace pour les récifs coralliens. Avec l’aide de la Wildlife Conservation Society de New York, les zones de récifs sont plus sûres qu’elles ne l’ont jamais été. L’ONG a pour mission l’utilisation de véhicules aériens sans pilote pour protéger l’environnement. Elle utilise environ 100 drones dans le monde pour garder un oeil sur la nature en recherchant l’habitat naturel menacé, compter les espèces à protéger dans des lieux éloignés et, comme au Belize, pour surveiller les braconniers.
Jibo, robot des familles
Conçu par Cynthia Breazeal, spécialiste de robotique sociale au MIT, Jibo pourrait être le premier robot à interagir avec les membres d’une famille. Doté de 2 caméras, de capteurs tactiles, il reconnaît les visages, comprend le langage naturel et s’exprime grâce à une voix synthétique et des émoticônes. Jibo a fait l’objet d’une levée de fonds à succès sur Indiegogo. Sa commercialisation est prévue pour fin 2015 à moins de 400 €. Il peut diffuser des messages, lancer des rappels de calendrier, prendre des photos, lire des histoires aux enfants ou lancer une conversation vidéo. Il est composé d’un tronc circulaire surmonté d’un globe dont la face avant abrite un écran tactile de 5,7″. Il mesure 28 cm et pèse 2,7 kg. Son corps pivote sur 360° et son enveloppe extérieure est sensible au toucher. Il peut se connecter à un smartphone via Bluetooth ou WiFi. Son système d’exploitation est dérivé de Linux et ses algorithmes d’IA peuvent apprendre les préférences de ses propriétaires. Un kit de développement est prévu pour la création d’applications.
La FDA autorise la première commercialisation d’un exosquelette
La Food and Drug Administration a permis la commercialisation du premier dispositif motorisé destiné à agir comme un exosquelette pour les personnes atteintes de paralysie inférieure du corps en raison d’une blessure de la moelle épinière. ReWalk est un dispositif motorisé porté sur les jambes et une partie du haut du corps qui aide un individu à s’asseoir, à se mettre debout et à marcher, avec l’aide d’un assistant qualifié. Avec la thérapie physique, la formation et l’assistance d’un soignant, les personnes paraplégiques peuvent être en mesure d’utiliser Rewalk pour marcher dans leur foyer et ses environs. L’utilisateur commande ReWalk en avec une télécommande portée au poignet. L’appareil est conçu pour les personnes atteintes de paraplégie en raison de blessures de la moelle épinière entre la 7e vertèbre thoracique et la 5e vertèbre lombaire. Il ne permet pas de faire du sport ou de monter des escaliers. La FDA a examiné les données des tests de durabilité et de ceux consistant à réaliser diverses marches.
Ellie va voir au fond de nous
Financé par la DARPA et développé par l’Institut de l’USC for Creative Studies, Ellie est un ordinateur simulant un psychologue. Son IA identifie les signaux de dépression et autres problèmes de santé mentale. Elle a été développée pour aider à traiter les syndromes post traumatiques chez les soldats. Ellie a une caméra pour suivre les expressions du visage, un capteur de mouvement Kinect pour les gestes et un microphone pour capturer inflexion et tonalité. Au niveau psychologique, le principe de l’IA est que les tics et l’intonation révèlent beaucoup plus au sujet de notre état intérieur que nos paroles. Ellie enregistre 60 caractéristiques différentes : ton de la voix, fixation du regard, inclinaison de la tête, etc. Une étude a annoncé que les patients sont plus disposés à s’ouvrir à un robot qu’à un psy humaine. L’analyse vidéo des sujets montre qu’ils étaient plus susceptibles de montrer des signes plus intenses de tristesse en présence d’un robot seul.
Dans la peau d’un autre
Yifei Chai, un étudiant de l’Imperial College de Londres, a imaginé un système pour changer de corps. Un individu revêt une caméra frontale à double angle et attache des stimulateurs électriques sur son corps. Pendant ce temps, une autre personne porte un casque de réalité virtuelle Oculus Rift diffusant en continu les images prises par la première personne. Un capteur Kinect suit le corps du porteur du Rift et envoi des signaux électriques pour forcer la personne possédée à lever ou baisser les bras. Le résultat? L’individu portant le Rift regarde et voit un autre corps, un corps qui se déplace quand il le veut, donnant l’illusion d’habiter le corps de l’autre. Le système est à améliorer. Il y a un décalage entre action et réaction, ce qui réduit l’efficacité de l’illusion et il y a une limite dans la finesse des mouvements. Chai espère l’améliorer avec les versions haute définition de l’Oculus Rift et Kinect. Il pense que ces systèmes de réalité virtuelle pourraient être utilisés pour encourager l’empathie en nous mettant dans la peau de quelqu’un d’autre.
Comme un robot dans le tunnel
Les Forces de défense israéliennes utilisent une nouvelle technologie de robots pour l’exploration du vaste réseau de tunnels du Hamas. Le robot Rez Micro est développé par RoboTeam, start-up de Tel-Aviv qui a remporté l’appel d’offre pour 110 robots. Plusieurs sont déjà en fonctionnement, avec des unités de combat de l’infanterie, dans des dizaines de tunnels et sur plusieurs points d’accès. Le robot est large de 60 cm, pèse moins de 20 kg et est conçu pour franchir des obstacles, monter des marches de 8 cm et manoeuvrer dans des espaces étroits. Il a cinq caméras, un microphone interne et des pointeurs laser pour fournir des données à 360°, par radio cryptée. Le système peut être porté par les soldats ou se déplacer seul à la vitesse de 3 km/h. RoboTeam a été fondée en 2009 par les frères Wolf et Elad Levy, anciens sous-commandants d’unités spéciales. L’entreprise fourni également le Pentagone, qui a réservé 100 robots pour les forces spéciales et 35 pour le ministère américain de la sécurité intérieure.
L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robots n°30 du 1er Novembre 2014.