PPP Robotics 2020 : A quand la robotique européenne ?

Le Dr Herman BRUYNINCKX.
Le Dr Herman BRUYNINCKX.

Horizon 2020 est le nom du plan financier européen pour assurer la compétitivité de l’économie européenne. 80 milliards d’euros y seront affectés, entre 2014 et 2020. La robotique a évidemment été identifiée comme l’un des pôles de compétitivité à développer.

Dans ce cadre, la Commission européenne a souhaité la mise en place d’un PPP, partenariat public-privé, destiné à stimuler la recherche en robotique pour assurer la compétitivité des industriels et fournisseurs de cette technologie. Le PPP européen, euRobotics, est issu de la fusion des organisations EURON et EUROP respectivement chargées de rassembler les académiques et les industriels de la robotique en Europe. Depuis sa naissance en septembre dernier, l’association euRobotics organise des réunions d’information à travers toute l’Europe.

Celle qui s’est tenue à Saclay en décembre a réuni des représentants de l’Etat, de la recherche et des industriels. Le Dr Herman Bruyninckx, du département d’ingénierie mécanique de l’université de Leuven (Belgique) représentait euRobotics.

Image de cette volonté de rapprochement entre recherche et application, les représentants de l’Etat étaient issus du ministère du redressement productif pour l’un (M. Patrick Schouller, Représentant national dans les programmes européens) et du ministère de la recherche pour l’autre (M. Frédéric Laurent). Ils ont regretté, chiffres à l’appui, la « tendance durable au faible retour sur investissement » de la filière robotique française.

La France affiche « une faible participation, et obtient un faible taux de réussite. ». La demande française ne représentant que 40% de la demande allemande et le taux de réussite des entreprises françaises est seulement de 10,8%, contre 19,1% en Allemagne et une moyenne européenne de 13,9%.

Hormis le CNRS et l’INRIA, les Français sont peu présents parmi les principaux bénéficiaires des projets européens.

La conclusion, déjà présenté dans de précédents rapports, est que « la recherche française en matière de robotique est de qualité, mais qu’en fin de compte, nous ne produisons pas ».

C’est une situation surprenante si l’on considère que la robotique est présentée comme un challenge industriel majeur, ce qu’a annoncé M. Montebourg lui-même en octobre, dans le magazine Usines Nouvelles. Une explication serait que « la communauté française n’est pas dans le bon réseau ».

La Direction Générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services (DGCIS) a supporté 10 projets ces 5 dernières années, avec une aide totale de 20 M€. Et les intervenants, de citer M. Bruno Bonnell prédisant que la robotique transformera l’industrie comme internet a transformé l’informatique. Mais pour en tirer parti, la communauté robotique française ne doit pas rester « the village gaulois » (en français, le colloque ayant lieu en anglais).

Le Dr Bruyninckx tint à rappeler qu’il faut faire vite, car « nous jouons contre les USA, la Corée [du Sud], la Chine. S’il vous plait, souvenez-vous en ! »

M. Philippe Bidaud est également intervenu, en tant que directeur du GDR (Groupement de Recherche en Robotique).

Le GDR a pour but de structurer la communauté scientifique et de promouvoir ses échanges avec l’industrie. Il se veut une représentation nationale de la communauté auprès des organismes, des agences. Il compte plus de 60 équipes de recherches dans différents établissements et plus de 1300 membres. Il organise des journées thématiques, des groupes de travail, des conférences nationales, des workshops internationaux, met en ligne de la documentation (www.gdr-robotique.org). Plus particulièrement sur le sujet du PPP, il organise un club de partenaires industriels et a produit un premier document sur le potentiel de la recherche et de l’industrie de la robotique en France.

Le Dr Bruyninckx a rappelé qu’il « y a beaucoup de communautés locales pour la robotique européenne, mais pas de feuille de route nationale dans la recherche à l’heure actuelle ».

Premier représentant industriel, M. Julien Cau est intervenu au nom de BA Systèmes.

BA Systèmes, entreprise Rennaise, propose des équipements automatiques, pour le palettage par exemple et a construit le chariot automatique AGV (Automated Guided Vehicle), d’une durée de vie de 40 000h, et d’une fiabilité de 99,7%.

L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°20 du 1er Mars 2013.

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